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Liban

POURQUOI VOYAGER AU LIBAN ?

(Voyage réalisé en mars 2018)

Le Liban, petit par la taille, grand par son histoire. C’est dans le cadre d’un voyage étudiant qu’on a eu la chance de visiter ce pays aussi intéressant qu’intriguant. Situé au Proche-Orient, grand comme l’Ile-de-France en superficie, le Liban est un véritable joyau culturel. Avec une histoire riche et complexe, des paysages éclectiques et une atmosphère unique, il fait partie de ces pays qui sont vraiment à part.

Situé sur les rives de la Méditerranée, le pays du Cèdre a un important héritage culturel avec les dominations successives des civilisations phéniciennes, romaines, arabo-musulmanes, ottomanes et françaises. Son histoire moderne, marquée par la guerre civile, mais aussi sa mosaïque de communautés religieuses, rendent ce pays unique au monde. Ce sont d’ailleurs tous ces éléments qui ont fait que l’université a décidé de jeter son dévolu sur cette destination.

Contrairement à la majorité des voyages racontés dans le blog, c’est l’un des seuls qui a été réalisé dans le cadre universitaire. L’objectif du voyage était la découverte d’un pays du monde arabe et de son histoire. Tout ceci s’inscrivait parfaitement dans le cursus suivi à cette époque. En effet, étant en licence d’histoire, on avait à cette période quelques matières portant sur l’aire culturelle et géographique du monde arabe. D’un point de vue historique et culturel, le Liban cochait toutes les cases du pays à visiter. Autant vous dire que partir avec des professeurs et le directeur de l’UFR, c’est quelque chose d’assez spécial et peu habituel mais ça n’a pas empêché de profiter du voyage comme il faut !

 

CE QU’IL FAUT VOIR AU LIBAN

Beyrouth la dynamique
La vallée de Qadisha
La région du Chouf
Le palais de Beiteddine
Les ruines de Byblos
Tripoli
Tyr et l'héritage phénicien
Saïda
Baalbek la Romaine

 

Notre itinéraire au Liban

LE COÛT DE LA VIE AU LIBAN

Monnaie1 € = 1670 livres libanaises (LBP). La monnaie locale est utilisée au même titre que le dollar américain. Un sandwich de type makloub (pain pita fourré) vaut entre 2500 et 4000 LBP, soit entre 1,50€ et 2€. Manger sur le pouce ne devrait jamais excéder les 3 ou 4€. Toutefois, les enseignes occidentales de type burger et pizza ont presque les mêmes prix qu’en France. Le Liban reste un pays relativement cher mais comme partout, il faut savoir être malin. On le dira jamais assez : consommez local !

 

Logement – Pour le coup, dans les voyages organisés, c’est clairement pas l’aspect le plus compliqué. On a logé à Hamra Urban Gardens, situé en plein cœur du quartier dynamique de Hamra. L’auberge de jeunesse a dépassé nos espérances. Extrêmement propre, elle propose tout le nécessaire avec un confort bien au-dessus de la moyenne. Il existe des chambres pour 3 personnes comme des chambres plus traditionnelles avec 6 couchages. L’auberge dispose également d’une salle de sport privée pour ses clients, d’un bar/rooftop avec piscine mais également d’un très bon restaurant : Bayt Em Nazih. Bref, vous l’avez compris, Hamra Urban Gardens réunit tous les ingrédients pour vous faire passer un super moment à Beyrouth.

 

Nourriture – C’est simple, c’est peut-être l’un des points forts du pays. Avons-nous vraiment besoin de décrire la cuisine libanaise, quand on sait à quel point on était élogieux avec lors de notre voyage en Jordanie ? Pour nous, c’est l’une des meilleures cuisines du monde. Raffinée, copieuse et très variée, c’est sûrement ce qui se fait de mieux à nos yeux. Le pays regorge de petits restaurants sur le pouce ou bien de restaurants plus classiques qui proposent la fameuse lebanese food. Autant vous dire que vous avez le choix, le type d’enseigne dépendra de votre mood du moment. A vrai dire, durant le voyage avec l’université, on a alterné le très chic comme le populaire et dans les deux cas, le succès était au rendez-vous. Le houmous du Liban est véritablement le meilleur au monde et c’est sans compter les autres mezzes qui nous ont tous régalés durant le séjour.

 

Transport – C’est peut-être cette fois-ci le point noir du pays ! Se déplacer n’est pas compliqué en soi mais disons que ça a son lot de difficultés. D’une part, si on prend l’exemple de Beyrouth, l’urbanisation et le tracé de la ville sont très anarchiques, ne laissant pas vraiment place à des transports en commun classiques comme on a l’habitude de voir. On distingue 3 moyens distincts : les taxis, les bus et les vans. C’est donc principalement par taxi ou van collectif que vous effectuerez vos déplacements citadins :

Taxi : les taxis locaux ne sont visiblement pas potes avec les taximètres donc il faut négocier votre course au préalable. Quand vous montez dans un taxi, indiquez bien « service », ce qui signifie que vous payez juste votre place (minimum 2000 LBP, soit 1,20€). Durant votre trajet, il prendra d’autres personnes en cas de places disponibles. Si vous ne mentionnez pas « service », le taxi considèrera que vous avez « privatisé » les places restantes que pour vous et la note s’annonce plus salée puisqu’il vous fera payer les places vides (10 000 LBP, soit 6€).

Bus/Vans : il existe des bus ainsi que des vans pour se déplacer dans la ville et entre les villes du pays mais ça n’a pas été expérimenté au cours du voyage. Ces moyens sont les plus économiques puisque ça n’excède jamais 7000 LBP, soit 5€, depuis Beyrouth. Tout est question de négociation avant de démarrer le trajet. Pour sortir de la capitale et rejoindre les autres villes, il faut se diriger vers Cola, la gare Charles Helou ou le rond-point Al-Sayyad. Ces trois lieux font office de « gare » d’où partent les lignes « régulières ».

Location de voiture : à vos risques et périls. Si la location de voiture est simple et relativement peu chère, à vous de voir si vous avez envie d’affronter la frénésie des routes beyrouthines et la conduite très nerveuse des locaux !

Le conseil Landstravel –  Comme mentionné précédemment, les Libanais utilisent deux monnaies : la livre libanaise et le dollar américain. Dans la plupart des boutiques, les deux sont acceptées. Mais en y regardant de plus près, lorsque les prix sont affichés dans les deux monnaies, certains en profitent faire gonfler les prix en dollars. Dans le doute, munissez-vous de livres libanaises, la monnaie est acceptée partout. N’hésitez pas à donner l’appoint, certains n’ont pas de monnaie à vous rendre. Cette petite astuce vous permettra de ne pas vous faire avoir bêtement.

 

RÉCIT DE VOYAGE AU LIBAN

Jour 1 (Paris – Beyrouth) :

Direction Orly à 4h30 du matin mais cette fois-ci, pas de réveil douloureux… puisqu’on n’a pas dormi 😎 (logique). On se retrouve entre potes, avec les autres étudiants ainsi que les profs. Une fois que tout est bon, direction l’embarquement et une fois que l’avion décolle pour Beyrouth, on s’endort pendant touuuuut le trajet. Faut dire que la nuit blanche a laissé des traces, c’est le moment d’en profiter pour se reposer, la journée s’annonce chargée.

Une fois arrivés à l’aéroport Rafic Hariri, on passe sans encombre les douanes et direction notre hôtel. Sur la route entre l’aéroport et l’auberge de jeunesse située à Hamra (en plein cœur de Beyrouth), on assiste rapidement à l’un des poisons de la capitale libanaise : les embouteillages. La faute à un tracé des routes aléatoire, des transports publics au fonctionnement très spécial, ce qui fait que tout le monde se rabat sur le mode de locomotion le plus simple : la voiture. Tout ceci créé d’énormes bouchons, sans compter la nervosité des conducteurs et leur conduite imprévisible. Mais on arrive toutefois sans problème à notre auberge, proche de la corniche de Beyrouth (ci-dessous) :

Beyrouth (Liban) - Landstravel

Aussitôt arrivés, aussitôt ressortis, on part découvrir Beyrouth dans la foulée. Petite balade dans le quartier de Hamra puis sur tout le long de la corniche. Cette dernière ressemble d’ailleurs beaucoup à celle d’Alexandrie, en Égypte. Le vent marin fait du bien, dommage que le soleil ne soit pas totalement au rendez-vous. On décide alors de boire un verre dans un café de bord de mer, sur la pointe de la corniche, au Manara Palace Cafe. Jus de fruis frais + knafeh, je décide d’être pleinement dans l’ambiance et de m’imprégner au max de l’atmosphère libanaise avec ces mets typiques. Ce cooling break fait du bien à tout le monde après la nuit blanche et la longue marche le long du littoral. On regagne notre hôtel en visitant le quartier de Hamra et on se pomponne pour la sortie nocturne qui s’annonce assez fancy !

En effet, les profs ont mis les petits plats dans les grands puisqu’ils décident de passer la soirée au Loris Restaurant, vers le quartier de Gemmayzeh. L’enseigne est très particulière puisque l’architecture coloniale se marie avec les musiques de Fairouz, grande voix et icône du monde arabe. C’est aussi ça le Liban, un mélange des genres hérité d’une histoire riche. Une fois à table, autant vous dire que ça rigole pas : c’est non seulement le meilleur resto du voyage mais je pense même que c’est l’un des meilleurs de Beyrouth ! Tables gargantuesques, mezzes excellents qui arrivent dans tous les sens, serveurs aux petits soins, chicha parfaitement bien faites… On était AU MAX !

On est sur du high level et l’avis est entièrement partagé par tous les étudiants présents. Puis bon, quand tu vois ton prof d’histoire fumer la chicha, tu te dis qu’à partir de là, le voyage ne peut être que réussi 😂 😂 😂
Je recommande vraiment le resto, ça vaut vraiment le coup et vous y retrouverez ce qui se fait de mieux en cuisine libanaise.

Au terme d’une longue soirée entremêlée d’odeurs de double pomme et de pêche/menthe, on rentre à l’hôtel avec la peau du ventre bien tirée et un premier pétage de bide. Certains d’entre nous se sont tellement empiffrés que leur estomac n’a pas supporté : 1er jour et déjà 1er vomissement 😭😭😭. Des anecdotes qui font partie du voyage, l’estomac de certains n’est pas habitué à recevoir une aussi grande quantité de nourriture en l’espace de peu de temps !

Jour 2 (Beyrouth) :

On le rappelle, ce voyage universitaire a un but culturel et scolaire, même si l’ambiance générale se prête à faire la fête H24. C’est dans cet esprit que l’on rentre dans le vif du sujet. En effet, on a rendez-vous à l’IFPO de Beyrouth (Institut français du Proche-Orient). Initialement basé à Damas, il a été déplacé en 2011 en raison de la guerre en Syrie. Cette institution française est présente via des antennes en Syrie, en Palestine, au Liban, en Jordanie et en Irak. Son objectif est d’effectuer des recherches historiques, archéologiques mais aussi culturelles dans la région.

Une sortie scolaire tout ce qui a de plus ordinaire, hormis le fait que le centre est située dans un bunker parfaitement gardé par des militaires. Par ailleurs, l’IFPO est situé à la rue de Damas. Cette dernière est connue pour avoir été la ligne de démarcation (Ligne verte) entre Beyrouth-Ouest et Beyrouth-Est lors de la guerre civile (1975-1990). La partie Ouest représentait le quartier musulman, tandis que la partie Est le quartier chrétien. Ce qui fait que tout au long de cette rue (et notamment quelques bâtiments adjacents à l’IFPO) sont encore criblés de balles, vestige malheureux du conflit national.

Liban - Landstravel

Cette escapade riche en culture égaye notre curiosité sur l’histoire du pays. Rappelons que le Liban est un pays multiconfessionnel, qui a connu plusieurs dominations étrangères et qui est encore très marqué par la guerre civile. Forcément, pour répondre à toutes nos questions et pour en apprendre davantage, un petit tour historique s’improvise durant l’après-midi.

Après un déjeuner rapide à l’hôtel, direction le front de mer, sur les lieux de l’assassinat de Rafic Hariri, ancien Premier ministre libanais. Par la suite, on emprunte la rue de Damas. On découvre la sublime mosquée Mohammad Al Amine avec le dôme bleu resplendissant, rappelant notamment la Mosquée Bleue d’Istanbul. Elle est voisine à la cathédrale Saint Georges des maronites. On passe alors d’un décor urbain moderne à un paysage rappelant des heures sombres. Plusieurs bâtiments présentent des impacts de balles. Une volonté de ne pas oublier les faits passés mélangée à une envie de tourner la page avec la construction de bâtiments plus modernes. Certains diront que c’est un paradoxe, d’autres non. Toujours est-il que progressivement, on comprend comment le pays s’est construit et s’est relevé de tous ces épisodes douloureux.

Mosquée Mohammed al-Amine - Liban - Landstravel

On continue notre visite historique en allant jusqu’à l’ambassade de France au Liban, pour un rendez-vous exceptionnel avec le diplomate. Comme vous l’avez remarqué, chaque étape ici est chargée d’histoire. Cette fois-ci, la rencontre avec l’ambassadeur se fait à la Résidence des Pins, son lieu de résidence. Ce bâtiment, situé dans le quartier de Badaro, fait partie intégrante de l’histoire de France et du Liban. Construit en 1914, ce palais d’inspiration ottomane passe sous pavillon français et devient le lieu de résidence officiel du haut-commissaire lorsque le Liban devient un mandat français. Charles de Gaulle y a notamment vécu lors de la résistance, c’est vous dire l’importance du lieu…

Accueillis en grande pompe, on assiste à une conférence de la part de l’ambassadeur, suivi d’un petit cocktail dinatoire. On en profite pour taper nos meilleurs clichés sur le perron de la Résidence. On en oublie presque que cet endroit est marqué par la proclamation du Grand Liban en 1920. Comme quoi, Instagram et les photos peuvent complètement faire vriller 😂

Jour 3 (Beyrouth) :

Troisième jour et on a déjà nos habitudes. Direction le resto de l’auberge pour le petit-dej, comme à chaque fois. Habituellement, on a le droit à du jus de fruits, 1 café et 1 plat au choix (omelette, fèves ou manoushe, sorte de galette de pain). Je vous avoue que dans la région, le petit-déjeuner est salé et c’est tout ce que je déteste. Mais là, grande découverte incroyable par les autres étudiants, on peut manger un manoushe au Nutella ! Les fans de cuisine locale doivent câbler mais pour nous Français, c’est un ré-gal ! Bref, le manoushe passe crème et direction le Musée national de Beyrouth, située à la rue de Damas, proche de la Résidence des Pins.

Si l’extérieur ressemble à un bâtiment administratif classique, l’intérieur est sublime. Grande hauteur de plafond, du marbre partout, le musée construit en 1942 a été tout récemment rénové, pour le plus grand plaisir des locaux et des visiteurs. L’endroit présente plusieurs collections de vestiges allant de la Préhistoire jusqu’à la période ottomane. Pas un grand fan de tout ce qui est archéologique, je dois reconnaitre que le musée est sympa à faire mais qui, selon moi, s’adresse vraiment à des fans du domaine.

Après cette matinée historico-archéolo-culturelle, on se dirige à l’université Saint-Joseph, située à même pas 5 minutes à pied sur cette même rue. L’occasion de découvrir la vie estudiantine locale, discuter avec des semblables issus d’un autre cursus et d’une autre fac et surtout passer un excellent moment dans le campus au cours d’une journée ensoleillée. S’en est suivie une conférence sur l’histoire du Liban pour mieux comprendre son passé. Très utile, ça a permis à tout le monde d’être au fait de la situation du pays et cela explique tous le stigmates de la guerre aperçus durant les premiers jours du séjour.

Pour ceux que ça intéresse, voici un petit point C’est Pas Sorcier :

La région du Grand Liban, province de l’Empire ottoman, a été placée sous mandat français après le démantèlement de l’Empire, suite à la Premier Guerre mondiale. Le 1er septembre 1920, le Grand Liban est proclamé à la fameuse Résidence des Pins et passe sous contrôle français afin de protéger officiellement les chrétiens d’Orient. Le pays devient indépendant en 1943, effectif en 1944. Mais cette région du monde particulière abrite plusieurs communautés religieuses dont les trois plus nombreuses sont les chrétiens maronites, les musulmans sunnites et les musulmans chiites.

Suite à un recensement organisé en 1932 sous le mandat français, on considère d’après les chiffres que les trois communautés religieuses citées plus haut sont les plus importantes démographiquement dans le pays. Par conséquent, ce sont elles qui détiendront les principaux pouvoirs : la présidence de la République pour les chrétiens maronites, la présidence du Conseil des ministres pour les sunnites (Premier ministre) et la présidence de la Chambre des députés pour les chiites. C’est ce qu’on appelle le « Pacte national », qui est d’ailleurs encore en vigueur aujourd’hui.

Toutefois, cet équilibre communautaire et confessionnel est remis en cause aujourd’hui. Le Liban a entretemps accueilli de nombreux réfugiés palestiniens (majoritairement musulmans) après le début du conflit israélo-palestinien ainsi que des réfugiés syriens (majoritairement musulmans) après la guerre civile voisine datant de 2011. Plus encore, le dernier recensement n’est autre que celui de 1932. Ce qui signifie que s’il devait y en avoir un nouveau aujourd’hui, les poids démographiques des communautés seraient bouleversés et la répartition des pouvoirs politiques en serait changée.

 

Bref, on vous avait prévenu : le Liban est un pays à part. Et encore, on a volontairement omis de parler de la guerre civile, autre sujet complexe, qui a façonné le Liban d’aujourd’hui. Pour ceux que ça intéresse, on vous invite à lire les nombreux articles rédigés par des spécialistes de la région pour mieux comprendre comment le pays a vécu cette triste période.

Jour 4 (Bkerké – Harissa – Jounieh) :

Après avoir sillonné la capitale, c’est le moment de voir du pays. Direction le nord et plus précisément Bkerké afin de rencontrer le patriarche maronite d’Antioche. Une rencontre exceptionnelle nous attend donc. Arrivés sur les lieux après plusieurs minutes dans la vallée, on arrive dans un endroit isolé avec d’un côté le palais résidentiel du patriarche. Face à lui, une église avec une énorme coupole de verre et des vitraux sublimes qui entourent le dôme de verre. Spectacle visuel garanti.

Liban - Landstravel

Quelques instants plus tard, on rencontre le chef du clergé maronite. C’est l’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur le pays, l’ensemble des communautés religieuses et la situation des maronites. Le patriarche insiste bien sur le vivre-ensemble cher aux Libanais, véritable identité forte qui permet la cohabitation de toutes les croyances au sein du même territoire. Une rencontre aussi singulière qu’enrichissante, c’est le genre de moment qui est assez rare dans un voyage. Grâce à ce voyage étudiant, nous avons pu faire et voir des choses qu’en temps normal nous n’aurions pas faite. C’est le cas ici.

La journée dans le district de Kesrouan ne fait que commencer. Après avoir fait plusieurs photos de la résidence du patriarche et de l’église, direction Harissa, à quelques minutes de là. Toujours sur les collines environnant Jounieh, la ville de Harissa est une destination phare de la région car elle abrite en son sein le sanctuaire Notre-Dame du Liban, véritable institution chez la communauté maronite dédiée à la Vierge Marie. Le lieu fait office de pèlerinage pour les chrétiens mais également de tourisme pour les autres visiteurs. La statue surplombe la côte méditerranéenne avec en contrebas la ville de Jounieh.

Jounieh - Liban - Landstravel

Après cette matinée riche en spiritualité, on est invités à déjeuner à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), dans la ville du même nom, tout proche de Jounieh. L’accueil réservé dépasse nos espérances puisque le resto universitaire a fait les choses en grand pour nous recevoir. Le repas était digne d’un excellent resto ! S’en suit une visite du campus et des échanges avec des étudiants locaux jusqu’en fin d’après-midi.

Mais la journée est loin d’être terminée. A notre retour à Beyrouth, direction l’un des monuments phares de la ville : Beit Beirut. Située sur la fameuse Ligne verte, dans le quartier de Sodeco, c’est à la fois un musée mais également un centre culturel dont la façade est marquée par les explosions et les impacts de balles durant la guerre civile. Cet immeuble avait une position stratégique entre les quartiers Est et Ouest et abritait de nombreux snipers durant le conflit. Il est désormais le vestige et le triste souvenir d’une lutte fratricide qui a meurtri le pays pendant des années. Tombé en désuétude, l’édifice a été sauvé et remis à neuf de l’intérieur par des dons publics afin de faire perdurer la mémoire de la guerre. Beit Beirut accueille désormais un musée, un bureau d’urbanisme, tout en étant un lieu de rencontre culturel et artistique et un lieu de conservation des recherches et études portant sur Beyrouth.

 

Beit Beirut (Liban) - Landstravel

Forcément, après une riche journée avec tout plein d’informations, fallait bien décompresser. C’est l’occas’ de fumer une bonne chicha au resto de l’hôtel et de la jouer comme les locaux : musiques traditionnelles, narguilé et jeux de société (backgammon, échecs, dames, cartes). Sans compter bien évidemment sur notre jeu phare : le Loup-Garou de Thiercelieux 😎😎

Jour 5 (Vallée de Qadisha) :

Départ à 8h, pas de le temps de niaiser. Le groupe se divise en deux minibus et c’est parti pour un peu plus d’une heure de trajet. On arrive sur cette fameuse vallée, à 1400m d’altitude. Ça commence à cailler sévère ! On avait pris l’habitude de trainer en tee-shirt toute la semaine. Première visite : le monastère maronite Saint-Antoine de Qozhaya, autre symbole important de la communauté maronite. Un édifice presque perdu au milieu de la vallée, dans lequel nous sommes accueillis par un moine australien (oui oui, c’est possible).

On continue notre long trek en s’évadant dans la vallée qu’on dévala sur un vilain vélo volé. (Vous l’avez ?) La vallée est assez énorme et les chemins pour rejoindre les monastères et églises troglodytes sont parfois très étroits. Par moment, les chemins étaient si sinueux qu’il ne valait mieux pas prendre de risque. Chaque personne passe toute seule dans les mini-chemins le long de la falaise, tout en silence pour éviter tout éboulement de pierres. Le parcours est véritablement un chemin de croix puisque les estomacs sont presque vides et les efforts sont intenses. Mais bon, quelques pauses ici et là permettent de reprendre un peu d’énergie et de faire de belles séances photos comme on en a l’habitude. En même temps, avec un tel panorama, difficile de s’en priver.

Vallée de Qadisha - Liban - Landstravel

Après plus de 3h de marche entrecoupées de découvertes, on arrive à un autre monument de la zone : le monastère Notre-Dame de Qannoubine. Pendant longtemps, le lieu a été le siège du patriarcat maronite, désormais à Bkerké. Véritable bijou architectural, le monastère est aussi impressionnant qu’étonnant, en raison de son emplacement au cœur de la vallée et des falaises. L’effort pour rejoindre le monastère a été pénible mais le plus dur est le retour car il faut remonter toute la vallée descendue.

Mont Liban - Landstravel

On retrouve la terre ferme dans les coups de 18h. Tout le groupe est épuisé et surtout a une énorme faim. Sur le chemin, on s’arrête dans une sorte de chalet ressemblant à ceux des stations de ski. Pas de raclette ou de fondue savoyarde mais plutôt des sandwichs au chich taouk et au shawarma. Entre le décor alpin et le repas oriental, le contraste est total ! Mais ça permet au moins de remplir le ventre et de bien dormir dans le bus sur le chemin du retour jusqu’à l’hôtel.

Forcément, après une telle journée, grosse flemme de sortir. C’est l’occasion de boire un verre à sur le rooftop de l’hôtel et de finir la soirée en toute relaxitude.

Jour 6 (Deir-el-Qamar – Moukhtara – Bcharré) :

Nouvelle grosse journée qui s’annonce. Mais là je vous avoue que le corps fatigue, surtout après l’effort d’hier. Je ne sais pas combien de kilomètres on a marchés mais une chose est sûre, des milliers de calories ont été brûlés. Rien que de monter dans le bus et voir les gueules déconfites de tout le monde montre que le réveil a été pénible pour tous 😂

Direction Deir-el-Qamar, dans la région du Chouf. Cette petite ville a également le nom de « cité des émirs », siège de l’émirat du Mont-Liban par les Druzes, administré par l’Empire ottoman. Pour démarrer la visite, on commence avec la mosquée druze ainsi que l’Institut français de Deir-el-Qamar, situés l’un en face de l’autre.

La visite se poursuit avec l’impressionnant palais de Beiteddine, située dans la ville voisine. Il fait également office de résidence d’été du président libanais. Devant le faste de l’endroit, vous vous doutez bien que le repas sera à la hauteur ? C’est exactement ce qui s’est passé. Après la visite des lieux, on se dirige vers un resto juste à côté du palais : le Palais Mir Amin. Et là, SERVICE DE OUF, REPAS DE OUF !

Dans la même veine qu’au Loris Restaurant, on se serait cru dans un banquet incroyable dans Astérix. Décor princier, accueil royal, table garnie à foison, je pense que je n’ai jamais autant mangé de toute ma vie. Tellement de mezzes à perte de vue que mon cerveau a saturé, il n’arrivait plus à envoyer les bons signaux à mon estomac. Le repas est à l’image des lieux : impressionnant et somptueux.

Après un déjeuner gargantuesque, je vous cache pas que j’ai plané littéralement toute l’aprèm. D’ailleurs pour vous écrire, je suis obligé de m’aider des photos prises le jour J pour reconstituer le fil de l’histoire. M’enfin bref, après Beiteddine, direction Moukhtara pour une visite particulière. On découvre tout d’abord la tombe de Kamal Joumblatt, homme politique libanais et issu d’une grande famille druze. Assassiné, l’homme d’État était une figure de la gauche libanaise et sa disparition a profondément affecté la communauté druze du Liban. Par la suite, on visite la résidence de sa famille, véritable bunker à ciel ouvert, sous une escorte d’hommes de main tous armés. On se croirait dans un film, mais pour le coup, c’est très réel puisque durant la visite dans le domaine, plusieurs de ces hommes étaient postichés à droite à gauche, voire même sur les toits. Malgré l’ambiance très weird, les lieux permettent de mieux comprendre l’histoire de cette communauté musulmane très minoritaire.

Joumblatt - Liban - Landstravel

Ultime étape de cette journée très enrichissante : Bcharré. Après un checkpoint dans lequel les soldats étaient lourdement armés, on y visite l’église ainsi que le couvent Saint-Michel. Pour terminer, on décide d’aller voir un must to see au Liban : les Cèdres de Dieu. Classé au patrimoine de l’UNESCO et véritable symbole du pays, on a le malheur de se pointer un poil trop tard. Je vous avoue que ça nous a un peu déçus, c’est toujours cool de visiter un symbole du pays. Mais faut dire qu’avec nos bides pleins à craquer, l’après-midi a été très lente, tout le groupe avait du mal 😂

Jour 7 (Byblos) :

Nouvelle grosse journée qui s’annonce. Posées au fond du bus, les troupes sont fatiguées et ça se ressent. Entre petite sieste pour certains et trajets silencieux pour d’autres, on sent que c’est la fin du voyage. Tous redoutent une nouvelle expédition loin de Beyrouth mais c’est tout le contraire qui va se passer. Byblos (ou Jbeil) est une petite ville côtière située à un peu moins de 40 km au nord de la capitale. Donc le trajet se fait très rapidement, en moins d’une heure. Arrivé sur les lieux, on a un semblant de déjà vu…

Byblos - Liban - Landstravel

Byblos est connu pour abriter des ruines antiques. Ces mêmes ruines qui rappellent Carthage, lors de notre voyage en Tunisie ou encore les sites antiques de Amman en Jordanie. Le site est bien entretenu, relativement grand et situé à même le littoral. La visite est ni trop courte, ni trop longue, idéal pour des mecs comme moi qui se déconcentrent assez vite. Une fois la visite expédiée, on découvre plus en profondeur la ville de Byblos, avec notamment sa rue commerçante animée. Marchandage, bluff, mensonges et persuasion, tout était réuni pour négocier au mieux les petits souvenirs achetés chez les commerçants.

Byblos - Liban - Landstravel

L’heure du déjeuner arrive, c’est l’occasion de prendre place dans un des restos situé en bord de mer, juste à côté du port. Pétage de bide à nouveau avec au menu du poisson frais. Je ne m’en rappelle absolument pas du nom du resto, je sais juste qu’il était dans une rue adjacente au port. De toute façon, les restos, c’est pas ce qui manque dans la zone.

Pour clôturer cette journée culturelle plus soft que les précédentes, on s’arrête chez un monument libanais : le glacier Bachir. Véritable institution, qui s’est d’ailleurs exportée à Paris, les glaces de Bachir sont le fruit d’un savoir-faire libanais depuis plusieurs décennies. Tous les goûts, tous les assortiments, tous les parfums sont disponibles, à vous de bien faire votre compo. Dans tous les cas, le résultat final est à la hauteur ! La pause sucrée après la petite journée ensoleillée en bord de mer fait beaucoup de bien. Mais elle reste de courte durée !

Et ouais, le départ, c’est le lendemain et niveau achat de souvenirs, c’est pas trop ouf ce qu’on a vu jusqu’ici. Donc une fois rentrés à l’hôtel, on décide d’arpenter Hamra Street et ses alentours pour trouver quelque chose qui pourrait convenir à nos proches. En parallèle, Proche-Orient oblige, on a missionné des amies pour nous ramener les meilleures pâtisseries de la ville, située dans le sud de Beyrouth, dans le quartier du Hezbollah. C’est simple, les gâteaux déchirent ! Foncez chez Al Sultan Sweets, au sud de Beyrouth (un à Ghobeiry et un à Haret Hreik). Tandis que les boutiques situées en centre-ville proposent des gâteaux moyen de gamme, tout ce qu’il y a de plus classique. C’est limite vous pouvez trouver les mêmes boites garnies à Paris.

Dernière soirée, dernières chichas, dernières parties de loup-garou (gagnées d’une main de maitre et d’une persuasion à toute épreuve). On profite tous d’une dernière soirée sur du Fairouz et du Oum Kalthoum. Et comme l’ambiance est bon enfant, le serveur avec qui nous nous sommes liés d’amitié tout au long de la semaine nous a encore une fois mis bien avec plusieurs boissons gratuites ! C’est le best, rien à redire !

Jour 8 (Beyrouth – Paris) :

Direction l’aéroport Rafic Hariri dans la matinée. Après avoir subi 3 contrôles de plus que mes camarades pour mon faciès jugé islamo-arabo-dangereux (comme toujours hein), j’arrive enfin dans la salle d’embarquement. On en profite pour une ultime partie de loup-garou qui sera interrompue par l’ouverture de l’embarquement. Une partie remplie de haine de la veille, de rancœur, avec des gens qui voulaient en découdre. Des gens qui n’ont pas supporté d’être encore des villageois 😭 Mais toujours dans la bonne ambiance et la bonne humeur (et aigreur 😂).

Liban - Landstravel

Direction l’aéroport Rafic Hariri dans la matinée. Après avoir subi 3 contrôles de plus que mes camarades pour mon faciès jugé islamo-arabo-dangereux (comme toujours hein), j’arrive enfin dans la salle d’embarquement. On en profite pour une ultime partie de loup-garou qui sera interrompue par l’ouverture de l’embarquement. Une partie remplie de haine de la veille, de rancœur, avec des gens qui voulaient en découdre. Des gens qui n’ont pas supporté d’être encore des villageois 😭 Mais toujours dans la bonne ambiance et la bonne aigreur 😂

C’est sur cette dernière partie de LG que s’achève le voyage universitaire au Liban, qui aura été riche en histoire, en culture et en houmous. Petit par la taille, grand par son histoire et unique par sa cuisine, le périple aura permis de découvrir un passif douloureux et très conflictuel mais qui permet d’un peu mieux comprendre les Libanais et leur attachement au pays.

PS: Un big remerciement à Imran pour ses belles photos fournies gracieusement pour le site. Pour plus de photos de sa part, n’hésitez pas à checker son site et son Insta 💪

 

Formalités et informations essentielles à savoir avant son départ

– Papiers (UE) : passeport avec une date de validité minimum de six mois après la date de retour

Meilleurs moments pour s’y rendre : à partir du printemps jusqu’en octobre pour bien profiter du soleil

– Durée de vol direct depuis Paris : 4h30 en vol direct

– Décalage horaire : +1 heure en été

 

QUE MANGER AU LIBAN ?

Nourriture Liban

Le houmous Rien ne vaut le houmous libanais. Savoureux, crémeux, hyper doux et à la fois parfumé, l'équilibre est absolument parfait. Élément principal des mezzes au Moyen-Orient, c'est au Liban que j'ai goûté le meilleur. Et dire qu'en France certains pensent manger du houmous de qualité...
Le chich taouk C'est une brochette de poulet mariné très populaire au Liban. A consommer sur le pouce ou au resto. De manière assez générale, toutes les plats présentés ici sont disponibles dans les pays voisins.

Le labneh Avec le houmous, c'est mon mezzé préféré. C'est du fromage frais accompagné très souvent d'huile d'olive. Avec une texture ressemblant au tzatziki, son goût est un peu plus différent mais toujours aussi délicieux. Il se marie à la perfection avec le pain pita local, pouvant être servi au petit-déjeuner mais aussi comme un hors d'oeuvre.
Le shawarma Pas besoin de décrire le shawarma, le pendant arabe du kebab. Véritable institution au Moyen-Orient, il est le repas parfait pour ceux qui veulent allier économie et street food local.

 

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Comments:

  • 23 mai 2022

    La lecture de ton blog est très agréable à lire merci Soufiane pour ce partage CULTUREL ^^

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